Innocence

 
L'innocence pourtant ne saurait couramment être portée au crédit de l'analyste. D'ordinaire, il ne vient pas nu - c'est dire sa honte. 

C'est par ce projet dont il se revêt que la parole de l'analysé prend sens. Dans cette perspective se tromper sur le sens d'un symptôme, c'est ne pas comprendre la place que ce symptôme peut prendre dans le projet d'un ça qui doit devenir moi

La guérison est-elle rien d'autre que cette mise en perspective des symptômes ? 
Traiter un malade c'est en quelque sorte faire rendre raison à ses symptomes. C'est élaborer un projet au sein duquel les symptômes trouvent un sens. 

Eliminer l'insensé n'est possible que d'un projet. 

Calme. Là aussi, le projet apaise. 

Le surréaliste vient frôler l'insensé du langage. Vient-il plus nu que l'analyste ? 
Certes son projet n'admet pas les mêmes bornes, mais par lui aussi la folie de la parole prend sens. 

A cela il n'est traitre qu'à proportion de n'être pas surréaliste.