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Le présent est inquiétude. Il n'est de calme que du projet.
Moins on projette et plus on court.
Ceux qui n'ont pas d'horizon s'agitent. Le projet est l'opposé
de la vanité, la seule antidote au mouvement brownien des instants
et des actes. Le projet trie. Il ordonne l'insensé
Le projet n'est pas un futur. Plutôt, c'est une attention, un
entêtement des actes, non l'entêtement d'une décision.
Le pur présent est un oubli, le présent de l'alcool, de
la drogue, le présent du sommeil que seuls les rêves hantent,
les chimères du passé.
Rêver n'est pas projeter, car projeter c'est faire. Mais projeter
c'est rêver mieux, c'est parfaire le rêve, aimer le rêve
en perfection - l'âme et le corps du rêve.
Existe-t'il des projets qui ne soient pas d'abord des analogies, des
métaphores.
Est-il des projets sans images. Le projet est-il autre chose
que l'au delà de la métaphore.
Projeter ce n'est pas refuser le présent, c'est accepter plutôt
que le présent nous nie. Projeter c'est accepter l'échec,
c'est accepter l'écheveau emmêlé du réel, accepter
de le voir et se mêler de le démêler. |
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