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Passages |
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S'il
peut d'abord sembler relativement aisé de passer mentalement
d'espaces en espaces comme Duchamp a pu et a dû le faire,
ce n'est pourtant le cas que pour autant que l'on oublie assez
hypocritement de se poser la question du passage. Et cependant,
il faut bien un jour ou l'autre se résoudre à passer
pour de bon, c'est à dire à traverser
sans sauter. Aussi Duchamp était
tout à fait conscient de ce qu'il faisait lorsqu'il proposa un jour cette
définition de l'inframince On voit les précautions épistémologiques dont s'entoure Duchamp pour se lancer dans l'aventure. Ce n'est pas tant qu'il récuse "le laboratoire", mais c'est plus simplement qu'il préfère - par honnêteté intellectuelle en somme - s'en passer. On peut sourire peut-être des chemins qu'emprunte Duchamp pour se risquer pour ainsi dire dans les dessous de l'épaisseur, mais il reste que la question qu'il pose, dont je ne sache pas que quiconque l'ait exprimée si fortement avant lui n'est pas dénuée de sens. Benoît Mandelbrot
nous a montré que des concepts de dimensions de nature fractionnaires
ou même irrationnelles n'avaient rien d'inconvenant d'un point
de vue mathématique (autrement dit, par exemple, que des objets géométriques relativement usuels pouvaient
validement être considérés comme étant
de dimension 1/2 ou D'ailleurs qui sait vraiment ce qui se trame dans l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarettes ?
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