Comment capturer un mathématicien

 



 

 

 

 

 

 

PiegeAMathematicien1.jpg

 

 

 

 

 

 

La méthode que j'ai illustrée sur cette image est un peu différente de celle que j'ai décrite dans le texte car j'ai voulu faire profiter le lecteur de quelques perfectionnements récemment apportés au tout premier piège à mathématiciens construit comme on sait par Platon il y a environ 2500 ans.

Car c'est Platon qui, le premier, a eu l'hidée de faire graver à l'entrée de son académie la phrase "que nul n'entre ici s'il n'est mathématicien". Et il faut reconnaître que ça a plutôt bien marché, puisqu'après tout ce temps, il reste difficile de trouver un mathématicien qui ne soit pas au moins un peu platonicien, ceci en dépit du jugement pourtant très explicite que le Christ a énoncé un peu plus tard à ce sujet : "Pardonnez leur, Seigneur, car ils ne savent pas ce qu'ils font...". 

J'ai enlevé l'hidée du célèbre trottoir péripathétique que Platon avait plagiée de celle du Paradis (= jardin entouré de murs) dans l'espoir de contraindre les mathématiciens à tourner en rond à sa suite. Je l'ai remplacé par une perspective que je crois plus efficace car plus propre à attirer des esprits épris de liberté et d'infini et, il me faut admettre aussi parce que je crois encore un peu à la vertu des mathématiciens.

De même, j'ai réduit l'entrée du piège à son expression la plus abstraite - un portique - par souci d'économie, car je me suis finalement avisé qu'aucune porte n'était nécessaire au fonctionnement du dispositif. J'ai gardé la lumière un peu grecque, mais j'ai oublié le pastis.

Ceci étant, ce piège ci fonctionne pratiquement comme celui que j'avais précédemment proposé : lorsque le mathématicien passe sous le portique, jetez vous à sa suite, et... Demandez lui son ticket. Evidemment, il n'en a pas. L'atmosphère de liberté du lieu et votre attitude pétrifiée à l'entrée auront exercé sur lui un charme d'une puissance si irrésistible que l'idée qu'il puisse y avoir un ticket pour entrer ne l'aura pas un instant effleuré. Il a donc en somme commis une erreur, et par là, vous le tenez. Il vous restera attaché définitivement et vous obtiendrez désormais de lui tout ce que vous voudrez.